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À Mayotte : l'hypocrisie des Lumières !

  • Lino
  • 17 déc. 2024
  • 2 min de lecture

La catastrophe qui vient de frapper Mayotte dévoile une fois de plus l’étendue des contradictions de la France contemporaine, qui se complaît à jouer le rôle de mère nourricière du monde, tout en négligeant les siens. Ce petit éclat de territoire, français par le droit mais si souvent oublié dans les faits, vient de subir un cyclone meurtrier, laissant derrière lui des centaines de morts, des familles déchirées, et des décombres qui racontent l’histoire d’une misère chronique.


Image de Mayotte après le cyclone

À quoi bon se targuer de coloniser les âmes et les terres, si l’on ne peut même offrir à ses citoyens les fondements de la dignité humaine ? Mayotte, cette perle d’émeraude enchâssée dans un océan d’oubli, n’est aujourd’hui qu’un écho douloureux de la grande gloire coloniale. Ses bidonvilles criblés de vents furieux, ses routes brisées, ses habitants accablés par la pauvreté : tels sont les fruits amers d’une politique déconnectée de la réalité.

En guise de remède, la France, généreuse à l’excès envers les puissants du monde, s’apprête sans doute à envoyer quelques piètres secours, un baume pour apaiser sa conscience. Mais comment expliquer qu’elle alloue chaque année cent cinquante millions d’euros à la Chine – oui, à la Chine ! – sous prétexte d’aide au développement, tandis que ses propres citoyens, de Mayotte à d’autres territoires marginalisés, s’enlisent dans la précarité ?

Ah ! Que diraient les philosophes des Lumières en voyant l’inégalité criante entre les mots et les actes ? Voltaire, Rousseau, et Diderot : eux qui rêvaient d’éclairer le monde, auraient sans doute déploré une telle hypocrisie. Comment prétendre à l’universalisme, quand on abandonne des compatriotes dans un état d’indignité ?

Il est temps, oui, grand temps, que la France recentre ses priorités. Que l’on cesse d’éparpiller ses richesses en quête de reconnaissance internationale, et que l’on investisse plutôt dans des infrastructures solides, des réseaux d’eau et d’électricité fiables, et des politiques à même de sortir Mayotte et d’autres terres négligées de la misère. Que l’on assiste d’abord les siens, car c’est le devoir moral de toute nation digne de ce nom.

Quant au reste du monde, qu’il soit aidé non pas par défaut, mais par surplus ! Ce n’est qu’après avoir comblé les besoins fondamentaux de ses propres enfants que la France pourra tendre la main, avec authenticité et justice, à ses voisins. C’est alors seulement qu’elle pourra réclamer ce noble titre de patrie des droits de l’homme, sans rougir devant le miroir de ses contradictions.

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