La Belgique, mère indigne de l’Histoire : un plaidoyer contre l’oubli et l’impunité
- Lino
- 12 déc. 2024
- 3 min de lecture
Lorsque l'on évoque les grandes tragédies de l'humanité, le nom de la Belgique semble glisser entre les mailles du réseau de la mémoire collective, comme si l’Europe « civilisée » avait décidé de fermer les yeux sur ses propres monstres. Et pourtant, les actes commis au nom de cette petite nation à la neutralité affichée sont parmi les plus odieux que l’histoire ait recensés. Le récent verdict condamnant la Belgique pour crime contre l’humanité dans l’affaire du placement forcé d’enfants au Congo ne fait que gratter la surface d’un passé imprégné de sang, d’abus et de silence coupable.

L’époque de Léopold II, ce roi autoproclamé bienfaiteur, n’était qu’une mascarade d’horreurs et de souffrances. L’« Œuvre civilisatrice » de la Belgique au Congo était un carnage maqué en mission humanitaire. L’exploitation des terres et des corps, les mains coupées pour ne pas avoir atteint des quotas inhumains, les génocides culturels et physiques… tout cela a été mené sous la bannière de l’avidité et de l’arrogance coloniale. Un holocauste africain que l’Europe préfère n’évoquer qu’à voix basse, quand elle daigne seulement le faire.
Mais que dire des conséquences persistantes de cette barbarie, incarnées par des pratiques telles que le placement forcé d’enfants métis ? Ces innocents, nés de l’union de colons belges et de femmes congolaises, furent arrachés à leurs mères, placés dans des institutions où ils furent maltraités, isolés et dépouillés de leur identité. Ils étaient perçus comme des « anomalies » à éradiquer, des âmes trop noires pour l’Europe et trop blanches pour l’Afrique. Ce crime, reconnu désormais comme un crime contre l’humanité, n’est pas seulement une tache sur le blason de la Belgique ; c’est un rappel glaçant de la déshumanisation systématique à laquelle se livrèrent les puissances coloniales.
Mais alors, où est le mea culpa de la Belgique ? Ses dirigeants semblent s’accrocher à une posture d’amens intéressés, offrant des excuses calibrées qui sentent la stratégie politique plus que le remords sincère. On voit dans ces gestes davantage une tentative de solder les comptes de l’histoire qu’une volonté de justice. Et que dire du peuple belge, confortablement lové dans l’ignorance ou l’indifférence ? Quand une nation ne fait pas face à ses démons, elle court le risque de les voir ressurgir sous d’autres formes.
"Il faut que les gens meurent pour qu'on leur trouve des qualités." Charles Denner, l'aventure c'est l'aventure
D’autres nations ont démontré que le chemin de la rédemption passe par la confrontation honnête avec ses crimes. L’Allemagne, à travers sa reconnaissance des atrocités nazies, a montré que le pardon n’est possible qu’apès une véritable contrition. La Belgique, en revanche, semble incapable de regarder en face son rôle de bourreau. Et ainsi, ses fantômes continuent de hanter le Congo, laissant dans leur sillage pauvreté, instabilité et un ressentiment justifié.
L’Europe ne peut plus se permettre de traiter ces épisodes comme des chapitres secondaires d’une grande épopée civilisatrice. La Belgique, en particulier, doit être tenue responsable de ses actes et de leurs conséquences. L’impunité ne doit pas devenir l’épitaphe de ceux qui ont souffert. Si la justice internationale a déclaré les placements forcés comme un crime contre l’humanité, alors elle doit également exiger des réparations significatives, au-delà des simples mots.
À vous, la Belgique, nation d’hypocrisie et de silence : il est temps de rendre des comptes. Que votre couronne soit lourde du poids de la vérité, car le monde ne peut plus supporter que des enfants innocents, des peuples entièrement ravagés, soient enterrés sous le tapis d’un confort européen trop bien gardé. L’Histoire attend. Et cette fois, elle exigera plus qu’un murmure coupable.
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